Avec le retour des beaux jours, il faut songer à habiller Jojo plus légèrement ! Fini la grosse doudoune bien chaude, les 3 épaisseurs de tee-shirt, le collant et le pantalon ! Place au printemps !!
Pour bien faire, il est temps de s'attaquer à une pièce relativement simple à réaliser : une veste mi-saison.
C'est la 1ère fois que je réalise une veste. À priori, il n'y a pas de difficulté particulière, simplement faire attention au montage des manche. Pour le patron, je choisis chez Burda (encore !) le modèle 9456. C'est une petite veste sans manche, dont les bords sont entièrement gansés. Le stylisme est relativement simple, puisqu'il n'y a ni poche, ni doublure à réaliser.
Direction ... le marché St Pierre ! Cette fois-ci, je n'ai pas une idée précise de ce que je veux. Les explications du patron recommandent du "tissu foulé fin" ou de la "laine polaire". On ne va pas se mentir, mais je me vois pas réaliser un manteau en polaire... Trop ringard ! Trop typé vêtement de sport ! Et comme je n'ai aucune idée de ce qu'est du "tissu foulé fin", je vagabonde un peu au pif dans le magasin de tissu. Au deuxième étage, c'est la révélation ! Au milieu des tonnes de rouleaux, je tombe sur un lainage qui correspond à ce que je recherche. Ni trop lourd, ni trop léger. Son prix pique un peu : 29€ du mètre... Mais comme je ne trouve rien de moins cher, je fais l'effort. Je choisi une couleur assez mixte : un vert impérial magnifique.
Je traverse la rue est me rends dans un magasin qui s'appelle "Tissus Reine". Au même titre que le Marché St Pierre, c'est une institution de la vente de tissus et de mercerie à Paris. Et c'est justement pour la mercerie que j'y vais ! Au 1er étage, des milliers de boutons, des kilomètres de rubans de toutes les couleurs, et suffisamment de fils à coudre pour rejoindre la lune ! J'ai juste besoin de 3 boutons et de 5 mètres de biais.. Mon choix se porte sur un biais tartan, à dominante rouge, mais avec quand même quelques nuances de vert. Pour les boutons, je les choisis à queue, et rouge ressemblant à des fraises Tagada !
Retour à la maison ! Je reporte le patron en 80 cms (12 mois) sur du papier de soie que je découpe ensuite. Il n'y a que 5 pièces en tout et pour tout, donc c'est assez rapide pour une fois !
Puis je passe à la découpe des pièces à proprement parler ! J'épingle tissu et patron, je trace et découpe. C'est un peu plus difficile à couper que le coton, mais ça ne peluche pas et ne se déforme pas ! Et ça, ça fait plaisir ! Les bords ne filent même pas, c'est presque trop simple !
L'assemblage commence par la réalisation de la fente du dos. En effet sur ce paletot, l'une des particularités est une ouverture dans le dos qui remonte jusqu'à mi-hauteur, et qui est ensuite gansée. Ça donne un style sophistiqué à la veste, mais ça fait aussi beaucoup de travail ! C'est assez simple à faire, le patron est bien fichu à ce niveau-là. Les 2 pièces du dos sont cousues ensemble en haut, et jusqu'à mi-dos, puis ils se séparent pour former la fente. On coud par dessus un "fond de pli" qui ferme la veste derrière. Le biais est ajouté vers la fin du montage.
Pour la suite du programme, il faut assembler l'avant de la veste, et coudre les épaules. Jojo insiste pour essayer le paletot ! Qu'à cela ne tienne ! C'est l'occasion de vérifier les mesures, voir que ça ne baille pas ou ne tire pas à certains endroit. Tout semble bien aller, donc après que Jojo ait fait un petit tour avec sa future veste, il est temps de continuer.
Burda devrait faire attention à ça : quand un modèle est annoncé "facile", rien n'est plus énervant de passer ses nerfs sur un foutu détail ! Sans compter que si les schémas étaient mieux réalisés, l'assemblage n'en serait que plus aisé ! Mais bon, j'imagine que ça fait parti du jeu, il faut galérer un minimum ! Travailler avec Burda se "mérite" !
Au final, le montage du col est très simple, mais tellement mal expliqué qu'il en devient compliqué ! C'est comme la carte de certains restaurants un peu prétentieux : "triple salto arrière de pamplemousse et son coulis de fruits rouges en sac de couchage, sur boulette et arbalète d'ananas et catamaran de coings en confits, installé délicatement sur sa fine pâte mi-cuite, mi-pute, mi-soumise" (Gad Elmaleh). En fait, trois rondelles de pommes de terre et un morceau de poisson !
Bref, le reste n'est que formalité : gansage des bords de la veste, puis assemblage des manches. 3 boutonnières et bingo, le paletot est prêt à être usé !
Que penser du résultat ? D'abord le choix des couleurs : j'ai craqué sur le vert impérial au magasin, et je trouvais sympa de l'associer à un biais tartan, MAIS une fois terminée, la veste ressemble un peu à celle des lutins du Père Noël ! Même si le style est rigolo, ça n'est pas tout à fait de saison !
Ensuite le fait qu'il n'y ait pas de doublure à la veste fait penser qu'elle n'est pas terminée... C'est dommage parce que c'est pas sorcier de faire une doublure, et ça en jette ! Ça sera pour une prochaine fois !